Comité de jumelage

Le jumelage avec Martfeld (Basse Saxe – Allemagne)

C’est en 1972 qu’ont eu lieu les premiers contacts entre nos deux communes, à l’instigation du comité de liaison Maine-Basse Saxe et de la mairie de La Bazoge. Ces contacts se sont concrétisés en 1975 par la charte du jumelage paraphée par les représentants des deux communes.

La distance, la langue et l’Histoire de nos pays auraient eu plutôt tendance à séparer les personnes et pourtant, depuis ce temps les habitants de nos deux villages se sont fait cadeau d’un petit bout de chemin ensemble.

Si cela existe maintenant, c’est parce que des personnes ont jugé l’entreprise importante au départ et que d’autres ont continué et nous espérons que d’autres ensuite prendront le relais. Car les relations ont évolué et se sont enrichies au fil des années. Même si dans les programmes des rencontres une place est toujours légitimement réservée aux discours officiels, le caractère très protocolaire des débuts s’est atténué et la réconciliation d’après guerre n’est plus la préoccupation majeure des jeunes générations.

Ce qui est constant, par contre, c’est qu’à chaque rencontre des liens durables se nouent entre des individus parfaitement inconnus quelques jours auparavant. Les relations entre personnes des deux communes restent souvent vivantes et chaleureuses à tel point qu’elles perdurent à la génération suivante. C’est aussi l’occasion de découvertes difficilement possibles autrement. Vous n’êtes pas dans le cadre  d’un séjour touristique organisé par une agence de voyage.

La réalité est toute simple. Vous êtes reçu chez des personnes qui vous ouvrent leur « chez soi » et font leur possible pour vous accueillir : c’est un bien inestimable. A vous d’accepter de faire de même. L’aspect touristique n’est pas négligeable mais c’est bien le fait d’être reçu dans les familles qui constitue l’aspect unique de ces échanges.

Reste la fameuse barrière de la langue qui fait hésiter plus d’un. Eh bien c’est l’occasion de découvrir qu’on arrive quand même à se débrouiller autrement et à communiquer par une foule d’autres moyens que des mots.

Demandez donc aux nouveaux participants leurs impressions à la fin d’un séjour. Après la petite appréhension des premiers instants quand vous « débarquez » dans la famille, c’est le sentiment d’avoir vécu des moments exceptionnels qui domine et  imprime parfois de manière durable la façon de voir les choses. Le mot « international » n’est plus seulement un concept abstrait, économique ou politique, il a pris le visage des gens que vous connaissez et appréciez. Pour tout un chacun et notamment pour un jeune, c’est une expérience fondamentale.

C’est souvent par l’intermédiaire d’associations volontaires que se font les premiers échanges. Certes ce ne sont pas des moments de tout repos pour leurs dirigeants mais là encore, ce sont souvent des moments marquants dans la vie d’une association.

Alors, si le cœur vous en dit, allez à la rubrique « contacts ». Même si cela revient moins cher qu’un week-end touristique organisé, ne le faites pas si vous venez d’abord profiter d’une bonne affaire. Mais si vous avez bien compris l’esprit d’ouverture et de réciprocité qui préside aux échanges, faites- le : vous ne le regretterez pas.

Jumelage avec Bardney (Lincolnshire- Royaume Uni).

Les premiers contacts ont eu lieu en 1986 et le jumelage entre nos deux communes fut signé en 1987.

Il est un peu hasardeux de comparer les jumelages que nous avons avec Martfeld et Bardney mais étant donné que nous avions déjà une première expérience, c’est ainsi que cela fut vécu par les participants.

À l’inverse de ce qui avait présidé à l’instauration du jumelage avec Martfeld, il n’y avait pas le passif de la guerre à épurer. Au contraire, nous apprendrons petit à petit que Bardney était une des régions d’où partaient les bombardiers de la RAF pour des missions sur le Nord de l’Allemagne et, à Bardney même, existait un terrain d’aviation, dont les vestiges sont toujours visibles.

Alors que les associations ou les groupes constitués de la Bazoge avaient joué un grand rôle pour les premiers échanges avec Martfeld, d’emblée les échanges avec Bardney se sont constitués au niveau familial.

L’équipe anglaise du comité de jumelage a fait un bon travail pendant 12 ans et a légitimement demandé à être remplacée notamment après plusieurs décès. Mais elle n’a pas trouvé de successeurs. Cependant, certaines relations entre familles demeurent toujours, signe que ce sont de solides relations.

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, le jumelage n’est pas mort mais les grands déplacements par cars entiers sont à l’heure actuelle exclus. Le comité de jumelage Anglais fonctionnait sans aucune subvention. Or, recevoir un groupe coûte cher à un comité et le travail des bénévoles outre- Manche consistait en grande partie à trouver des fonds. Pour cela, vous faites un gâteau que vous vendez au bénéfice de l’association mais comme votre ami(e) a acheté votre gâteau, vous vous trouvez obligé(e) d’acheter le sien. C’est tout bénéfice pour l’association mais vous, vous avez payé vos ingrédients, passé votre temps et acheté en plus un gâteau dont vous vous seriez passé(e) !

L’équipe pionnière a tenu 12 ans ainsi : chapeau !
Depuis, Elisabeth Franklin puis Mike Rogers, maintiennent les liens et, de temps en temps, un représentant de la municipalité vient à La Bazoge avec lui. Une petite réception est organisée à cette occasion par la Mairie et le comité. A la dernière, qui s’est déroulée en présence de M. Portal, directeur de l’ école primaire, une demande a été faite pour que les écoles des deux communes correspondent. Avec Internet, bien des choses deviennent possibles et à cette occasion, le jumelage peut prendre un nouveau visage.

Deux anecdotes pour terminer. En Avril 2000, lors du dernier voyage,  la commune de La Bazoge a offert un tilleul odoriférant aux habitants de Bardney pour leur rappeler le parfum de la douce France.

Ce cadeau un peu inhabituel venait en réponse à celui offert par Bardney en 1997, pour fêter le 10ème anniversaire de nos relations : un magnifique banc que Roger Audis avait  fabriqué à partir d’un chêne du Lincolnshire.

Voir de tels bancs en bois est un spectacle habituel dans les espaces publics anglais. Mais, de notre côté, nous avons pensé qu’il serait dommage de laisser un tel chef d’œuvre s’abimer sous la pluie de notre région Ouest, même si, du point de vue de l’humidité, elle n’a rien à envier au climat anglais. Aussi, d’un commun accord, la municipalité et le comité ont pensé à en faire le « banc des mariages », celui que vous pouvez voir à la Mairie.

Avant, les futurs mariés étaient assis sur deux fauteuils séparés : un seul siège représente tout de même un symbole plus fort pour des gens qui vont s’unir.

Et puis, des « mauvaises langues » ont trouvé qu’après tout  on pouvait y voir une autre image. Le mariage est une noble institution et le matériau noble du bois est tout à fait adéquat. Mais la dureté du matériau n’est pas non plus à négliger : les noces de chêne, c’est du solide ! Et allons encore un peu plus loin. Le caractère moelleux des fauteuils disparus  n’incitait-il pas les époux à se bercer d’illusions ? La rudesse du bois sans coussin leur rappelle aussi que la vie d’époux n’est pas qu’un long fleuve tranquille et comporte parfois des moments rudes. Vraiment, merci à nos amis anglais de nous avoir offert ce banc !